La sélection 2023 du Prix littéraire de la Porte Dorée

Retrouvez ici la présentation de la sélection de la 14e édition du Prix littéraire de la Porte Dorée qui sera remis le jeudi 25 mai 2023.

Attaquer la terre et le soleil de Mathieu Belezi, Le Tripode (2022)

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Salué par la critique depuis vingt ans mais encore méconnu du grand public, Mathieu Belezi livre avec Attaquer la terre et le soleil un roman magistral, qui incarne la folie et l'enfer de la colonisation de l'Algérie au XIXe siècle. Attaquer la terre et le soleil narre le destin d'une poignée de colons et de soldats pris dans l'enfer oublié de la colonisation algérienne, au XIXe.
Et en un bref roman, c'est toute l'expérience d'un écrivain qui subitement se cristallise et bouleverse, une voix hantée par Faulkner qui se donne.

Bleu nuit de Dima Abdallah, Sabine Wespieser (2022)

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Pendant des années, l'auteur de cet intense monologue est parvenu à tenir en laisse ses souvenirs. Tétanisé à l'idée d'affronter le monde extérieur, celui qui était devenu journaliste vit cloîtré dans son appartement, tout en parvenant à donner le change à sa rédaction. Un appel téléphonique fait basculer son existence : Alma, la seule femme qu'il ait aimée, vient de mourir. Le lendemain de son enterrement – auquel il s'avère incapable de se rendre –, il sort enfin de chez lui, décidant de vivre dans la rue après avoir jeté ses clefs dans une bouche d'égout.

Les gens de Bilbao naissent où ils veulent de Maria Larrea, Grasset (2022)

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Tout commence en Espagne. En juin 1943, une prostituée obèse de Bilbao donne vie à un garçon qu'elle confie aux jésuites. Plus tard, en Galice, une femme accouche d'une fille qu'elle abandonne aux sœurs d'un couvent. Les deux orphelins connaissent la misère et Franco mais se rencontrent, se marient, partent à Paris. La Galicienne devient femme de ménage, le Basque gardien du théâtre de la Michodière.
Ils auront un enfant, Maria. C'est notre narratrice. A vingt-sept ans, celle-ci croyait s'être arrachée à ses origines : la loge de ses parents, la violence de Julian et les silences de Victoria. Mais un tirage de tarot va renverser son existence et l'obliger à replonger dans le passé des siens. Pour comprendre de qui elle est la fille, elle devra enquêter et revenir là où tout a débuté, à Bilbao, où naissent les secrets.

 

Porca Miseria de Tonino Benacquista, Gallimard (2022)

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« Les mots français que j'entends ma mère prononcer le plus souvent sont cholestérol et contrariété. Je m'étonne qu'une femme ayant tant de mal à amadouer sa langue d'adoption puisse connaître deux termes selon moi si savants. Contrariété l'emporte de loin. Elle finit par se l'approprier comme s'il la débarrassait du devoir d'aller mieux, et qu'une fois prononcé, rien ne l'obligeait à développer, tout était dit, contrariété. Les soirs où l'affrontement avec son mari devient inévitable, elle assène le mot ruine, en italien, c'est la note la plus aiguë de son lamento, la rouiiiina, dont le sens est sans équivoque : c'est l'émigration, le départ maudit, la faute originelle, la source de tous ses maux, la contrariété suprême ».

Stardust de Leonora Miano, Grasset (2022)

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« Stardust est le premier roman que j’aie composé dans l’intention de le faire publier. Écrit il y a plus de vingt ans, il relate un moment marquant de ma vie, cette période au cours de laquelle je fus accueillie dans un centre de réinsertion et d’hébergement d’urgence du 19e arrondissement de Paris. J’étais alors une jeune mère de 23 ans, sans domicile ni titre de séjour. Mon souhait était surtout de me pencher sur ma vie à l’intérieur de ce foyer, de me libérer des histoires, des visages qui, plusieurs années après, continuaient de me hanter. »  Leonora Miano

Tenir sa langue de Polina Panassenko, Éditions de l'Olivier (2022)

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Elle est née Polina mais la France l’a appelée Pauline. Depuis son arrivée enfant à Saint-Étienne, au lendemain de la chute de l’URSS, elle se dédouble : Polina à la maison, Pauline à l’école. Vingt ans plus tard, elle vit à Montreuil et a rendez-vous au tribunal de Bobigny pour tenter de récupérer son prénom. Ce premier roman frondeur, drôle et bouleversant est construit autour de cette identité double. D’un côté, la Russie de Polina, celle de l’enfance, de l’appartement communautaire où les générations se mélangent joyeusement, celle des grands-parents inoubliables et de Tiotia Nina. De l’autre, la France, celle de la materneltchik, des mots qu’on croit deviner, de la patinoire et des Minikeums.

Un homme sans titre de Xavier Leclerc, Gallimard (2022)

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En lisant Misère de la Kabylie, reportage publié par Camus en 1939, Xavier Le Clerc découvre dans quelles conditions de dénuement son père a grandi. L'auteur retrace le parcours de cet homme courageux, si longtemps absent et mutique, arrivé d'Algérie en 1962, embauché comme manœuvre à la Société métallurgique de Normandie. Ce témoignage captivant est un cri de révolte contre l'injustice et la misère organisée, mais il laisse aussi entendre une voix apaisée qui invite à réfléchir sur les notions d'identité et d'intégration.

Le jury du Prix littéraire 2023

  • Mohamed Mbougar Sarr, président du jury, lauréat du Prix littéraire de la Porte Dorée 2018
  • Christophe Boltanski, auteur
  • Camille Diao, journaliste
  • Nedjma Kacimi, autrice, lauréate du Prix littéraire 2022 pour Sensible (Cambourakis, 2021)
  • Cloé Korman, autrice
  • Un lycéen ou une lycéenne

 

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