Trois questions à

Entretien avec Rémy Rioux, directeur général de l'AFD

Rémy Rioux, directeur général de l'agence française de développement (AFD), revient sur le partenariat autour de l'exposition Il faut sauver le Joba Mena : enquête à Madagascar.

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Rémy Rioux, directeur général de l'AFD
Rémy Rioux
© AFD

Pouvez-vous nous présenter les missions de l’AFD notamment celles en lien avec le réchauffement climatique ? Comment travaillez-vous sur le terrain ?

Rémy Rioux : Le Groupe Agence française de développement est la banque internationale de la France qui finance des projets de solidarité internationale, pour soutenir les populations les plus vulnérables partout dans le monde et protéger nos biens communs. Nous sommes présents dans 150 pays et 11 territoires et départements d’Outre-Mer, où nous accompagnons les acteurs publics, le secteur privé, et la société civile dans la mise en œuvre de projets de développement durable.
Nous portons les engagements de la France en matière de finance climat, avec près de 7 milliards d’euros investis en 2022 pour l’atténuation, l’adaptation et la réorientation du système financier. Nous finançons également plus d’une centaine de projets ayant un impact positif en matière de restauration et gestion durable des écosystèmes, soit 1 milliard d’euros pour la protection de la biodiversité cette année.

L’AFD soutient l’exposition Joba Mena et la bande dessinée Comme un poisson hors de l’eau. Pourquoi ce projet précisément et de quelle façon ?

R.R. : L’une des missions de l’AFD est aussi de sensibiliser nos concitoyens aux enjeux de développement durable. Et cette exposition et cette bande-dessinée participent à la prise de conscience, des plus petits comme des plus grands, de l’impact de l’activité humaine sur la fragilité de nos écosystèmes. Au fil de l’itinéraire emprunté par le visiteur et le lecteur, c’est la démarche scientifique pour sauver ce poisson en danger critique d’extinction qui est ici racontée. Le travail sensible de Singeon est un hommage aux chercheurs et citoyens engagés d’aujourd’hui et de demain pour la préservation de la planète. Nous sommes heureux de soutenir cette BD. Il ne nous reste plus qu’à présenter cette exposition à Madagascar et à y financer le projet.

Vous entretenez des liens étroits avec le Palais de la Porte Dorée, quels sont-ils et que vous apporte ce partenariat régulier ?

R.R. : Le Palais de la Porte de Dorée nous ressemble et nous inspire. Nos missions sont différentes, mais nous partageons ce même souci de situer notre action au service d’un monde en commun. Nous travaillons avec le Musée national de l’histoire de l’immigration depuis de nombreuses années sur les journées internationales des migrations. Nous portons le même engagement sur cet indispensable et patient travail de décolonisation des lieux et des institutions françaises. De la création de la Caisse centrale de la France Libre en 1941 par le Général De Gaulle à l’Agence française de développement, notre mue s’est faite en profondeur, à l’instar de celle du Palais de la Porte Dorée. Nous sommes heureux de renforcer nos liens avec l’Aquarium tropical, qui en agissant comme un conservatoire in-situ de la biodiversité, illustre à quel point la protection de la nature est l’affaire de tous. Je souhaite que nous renforcions encore nos collaborations, et multiplions les initiatives positives au service du développement durable.