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Histoires du Portugal

À l'occasion du 50e anniversaire de la révolution des Œillets qui a mis fin à la dictature de l'Estado Novo, le Palais revient sur quatre récits consacrés à l'immigration portugaise en France.

Portugal de Cyril Pedrosa

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Portugal de Cyril Pedrosa

Portugal de Cyril Pedrosa (Dupuis, 2011) est un roman graphique aux accents autobiographiques. L'auteur, tout comme son personnage Simon, a des liens familiaux avec le pays. L'album fleuve de plus de deux 200 pages relate par petites touches une quête des origines et du sens de la vie.

Simon, le personnage principal, est un adulte irrésolu. Dessinateur de bande dessinée, il se trouve en panne d'inspiration, perdu dans une vie qu'il subit et dans laquelle il semble sombrer. Invité à un festival à Lisbonne, il découvre un pays étonnamment familier et se laisse submerger par une vague de tendresse et de nostalgie dont il ne comprend pas la raison.

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Souvenirs d'un futur radieux de José Vieira

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Souvenirs d'un futur radieux de José Vieira

Souvenirs d’un futur radieux (Chandeigne, 2024) est l'histoire croisée de deux bidonvilles qui se sont construits à 40 ans d’intervalle sur un même territoire, hors la ville, à Massy, dans la banlieue sud de Paris.

Dans les années 60, le premier bidonville, dans lequel le documentariste José Vieira a lui-même vécu, était peuplé par des paysans portugais. Le second a été construit au début des années 2000 par des Roms qui fuient un pays d’où ils sont rejetés.

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Les gens des baraques de Robert Bozzi

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Les gens des baraques de Robert Bozzi

"En 1970, j'ai filmé la communauté portugaise du bidonville de Saint-Denis. Je la voyais en danger de mort, pourtant au fond d'une baraque, il y avait une mère et son enfant nouveau-né. Leurs regards amoureux ne m'ont jamais quitté. Vingt cinq ans plus tard, j'ai voulu retrouver Les Gens des Baraques, savoir comment ils avaient traversé ce temps." C'est par le réseau communiste que Robert Bozzi retrouve peu à peu « ceux des baraques », relogés sur Saint-Denis ou retournés au pays après la démolition du bidonville. Sur les images de 1970, visages d'enfants graves et d'hommes las, portraits de groupes dans la fumée, la brume et la boue, Olga, Monsieur Diez, l'ancien coiffeur, Maria et Rico racontent aujourd'hui ce qu'était la vie quotidienne : les rats, la misère, les humiliations, les rires et la joie quelquefois, pour « faire du beau avec du moche ».

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O Salto de Christian de Chalonge

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O'Salto
Affiche de film. Offset couleur, 33x53. DR

Fildebroc Productions, Les Artistes Associés, 1967

« Chaque nuit, été comme hiver, 300 Portugais franchissent clandestinement la frontière pour venir travailler en France » (extrait du film). Antonio, jeune menuisier, est de ceux-là qui espèrent une vie meilleure. Encouragé par Carlos qui ne cesse de lui vanter les richesses de la France, il réunit la somme demandée par les passeurs. Fuyant misère, dictature et guerre coloniale, il « fait le saut » et franchit, avec d’autres émigrants, la frontière espagnole, puis française après avoir été intercepté par la police franquiste. Arrivé à Paris, la réalité est bien différente de celle promise par Carlos.

Considéré comme le premier film sur l’immigration parce qu’il décrit sous une forme fictionnée le « voyage » clandestin de migrants vers la France et leur sort au terme du périple, il est aussi l’un des rares films sur les travailleurs portugais, pourtant les plus nombreux – avec les Algériens – dans la France des années 1960 et 1970. O Salto dessine ainsi le portrait de toute une communauté « invisible », et témoigne sur grand écran de la condition contemporaine de ces hommes relégués et exploités.

Christian de Chalonge (César du meilleur film pour L’argent des autres en 1979) signe ici son premier film et s’engage pleinement dans la démarche : « Je pense que si je fais d’autres films, ils correspondront à un certain ordre d’urgence, à ce que je juge important d’être signalé par un cinéaste français en 1967. Je veux dire que je refuse d’être passif, que je n’accepte pas, par exemple, le scandale des émigrés portugais, que je crois que le cinéma est le meilleur moyen d’élargir ce scandale pour en vider l’abcès. » (entretien avec Robert Grelier, CinémAction, n°8, 1979).

Et quand certains critiquent le classicisme du film – plus proche du cinéma des années 1930 que de la Nouvelle Vague – qui alterne prises documentaires et scènes jouées, le cinéaste revendique « le fait » sur la forme. « Il est bien trop facile d’employer une forme dite révolutionnaire pour ne rien raconter. » De Chalonge, veut informer, troubler, inquiéter, sensibiliser le spectateur : ancrer son récit dans le réel. Il fallait comme l’écrira Michel Delahaye dans les Cahiers du cinéma « que le sujet fût posé (…) en cette période de xénophobie galopante ».

- Article extrait du Portfolio du numéro 1326 de la revue Hommes & migrations.

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