Conférences et débats

À l’Est de l’Europe, une guerre en cache-t-elle une autre ?

Mercredi 17 décembre 2025 à 19h

Aux frontières Est de l’Europe, les murs se dressent et la Russie utilise les migrations pour mener une guerre insidieuse. À la veille de la journée internationale des migrants, cette rencontre croise les regards pour décrypter ces enjeux géopolitiques.

Le mur « anti-intrusion » qui marque la frontière et sépare la Hongrie de la Serbie, sur la commune d'Asotthalom, le 13 février 2025

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Le mur « anti-intrusion » qui marque la frontière et sépare la Hongrie de la Serbie, sur la commune d'Asotthalom, le 13 février 2025

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© Samuel Gratacap

Alors que la guerre en Ukraine focalise l’attention, une autre guerre se joue à l’Est de l’Europe : une guerre hybride, menée par la Russie pour déstabiliser l’Union européenne. L’instrumentalisation des migrations aux frontières orientales – des pays baltes à la Bulgarie, en passant par la Pologne et la Hongrie – en est l’un des fronts les plus insidieux. 

Là, les barrières se dressent et les soldats patrouillent. Les migrants continuent d’arriver depuis la route des Balkans et se trouvent pris au piège, souvent victimes de refoulements violents. En Pologne, en Hongrie ou encore en Slovaquie, la question migratoire devient un outil politique, polarisant les sociétés, nourrissant les discours populistes et affaiblissant la solidarité européenne. Moscou y trouve un terrain propice pour s’immiscer, diviser, fragiliser.

Mais ces tensions ne s’arrêtent pas aux frontières Est. Elles menacent l’unité de l’Europe tout entière, ses valeurs et ses principes d’asile. Comment défendre notre cohésion face à cette guerre de l’ombre ? 

Avec :

  • Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche émérite au CNRS, chercheuse au Centre de recherches internationales (CERI) à Sciences Po. Juriste et politiste, elle a mené des recherches comparatives sur les flux, les politiques migratoires et la citoyenneté en Europe et dans le monde. Elle a été consultante pour divers organismes dont l’OCDE, la Commission européenne, le HCR, le Conseil de l’Europe. Elle est l’auteure de nombreux ouvrages, dont un Atlas des Migrations (Autrement, 2025).
  • Samuel Gratacap, photographe. Il s’intéresse aux phénomènes de migration et aux lieux de transit générés par les conflits contemporains. Ses projets sont le fruit de longues périodes d’immersion, afin de saisir la complexité des situations et de restituer ce qui en fait le cœur : les trajectoires et les expériences personnelles. Il a collaboré avec la journaliste Julia Pascual pour une série de reportages intitulés « 2015-2025 : 10 ans de crise migratoire », publiés dans Le Monde à l’été 2025.
  • Antonela Pogăcean, chercheuse et enseignante au Centre de recherches internationales (CERI) à Sciences Po. Ses travaux portent sur le nationalisme, l’ethnicité et les politiques de l'identité dans une perspective socio-historique, sur le rapport entre religieux et politique, sur l’histoire sociale du communisme et les dynamiques politiques et sociales post-communistes. Ils s’ancrent principalement dans des terrains hongrois et roumain.

Rencontre animée par Amara Makhoul, rédactrice en chef à France 24 en charge du site InfoMigrants.