Rencontre littéraire

Léonor de Récondo, Max Lobe : un air de famille

Mercredi 12 novembre 2025 à 19h

Deux voix singulières de la littérature contemporaine se rencontrent pour une soirée autour des thèmes de la filiation, de l’exil et de l’héritage.

Léonor de Récondo et Max Lobe

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©Laura Stevens ©Roman Lusser

L’écrivaine et violoniste Léonor de Récondo nous entraîne dans l’univers de ses deux derniers ouvrages, Marcher dans tes pas (L’Iconoclaste) et Goya de père en fille (Verdier), récemment parus. Le romancier Max Lobe, d’origine camerounaise, dévoile quant à lui son nouveau roman La danse des pères (Zoé).

Entre lectures croisées, musique et chants, les récits s’entrelacent : celui d’une grand-mère et d’un père contraints de fuir l’Espagne pour la France en 1936, et celui de trois générations d’hommes naviguant entre la France et le Cameroun.
Deux trajectoires, deux mémoires, qui se rejoignent autour des thèmes de l’exil, des silences transmis et des traces indélébiles laissées par ceux qui ont précédé.

Léonor de Récondo

Formée au violon dès l’âge de cinq ans, Léonor de Récondo s’est d’abord imposée comme violoniste baroque, remportant notamment le prestigieux concours international Van Wassenaer. Elle entame en 2010 une carrière littéraire remarquée avec La Grâce du cyprès blanc. Son roman Amours (2015) est couronné par le Grand Prix RTL-Lire et le Prix des Libraires, tandis que Point cardinal (2017) reçoit le Prix du Roman des étudiants France Culture-Télérama. Entre musique et littérature, elle construit une œuvre sensible et puissante qui interroge la mémoire, l’intime et l’héritage.

Dans Marcher dans tes pas, Léonor de Récondo interroge l’héritage de l’exil espagnol, alors qu’une loi récente offre aux descendants d’exilés politiques la possibilité de recouvrer la nationalité perdue. En retraçant la fuite de son aïeule Enriqueta, contrainte de quitter Irùn en 1936, elle croise cette histoire familiale avec sa propre quête identitaire et de transmission.

Couvertures des romans de Léonor de Récondo

Avec Goya de père en fille, Léonor de Récondo revient sur la figure de son père, le peintre Félix de Récondo, lui-même enfant de l’exil. Entre souvenirs personnels, images de Goya et toiles de son père, elle tisse un récit où l’art, la littérature et l’histoire se rejoignent pour faire émerger une mémoire trouée mais vivante.

Max Lobe

Né à Douala en 1986, Max Lobe grandit dans une famille de sept enfants avant de rejoindre la Suisse à l’âge de 18 ans. Diplômé en sciences politiques et administration publique, il vit aujourd’hui à Genève. Tous publiés aux éditions Zoé, ses romans comprennent notamment 39 Rue de Berne (2013) et Confidences (2016, Prix Amadou Kourouma 2017). Nourrie de la littérature traditionnelle africaine comme des réalités de l’immigration en Europe, son œuvre aborde avec force et humour des thèmes tels que l’homophobie, la religion, la violence ou la condition des sans-papiers.

Couverture du roman La Danse des pères

Dans La danse des pères, Max Lobe raconte l’histoire de Benjamin Muller, danseur classique sur le tard, qui replonge dans ses origines à travers trois générations d’hommes. De son père Kundé Di Gwet Njé, conteur flamboyant et amateur de Funky-Makossa, aux pères des indépendances camerounaises et aux voix de la résistance comme Mongo Beti, jusqu’à l’ancêtre Wolfgang, incandescent comme un oiseau de feu, le roman explore avec humour et gravité la filiation, la mémoire et la création.