Trois questions à

Marguerite Abouet, présidente du jury du Prix BD 2024

L'autrice Marguerite Abouet répond à trois questions à l'occasion du Prix BD de la Porte Dorée 2024 dont elle préside le jury.

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Marguerite Abouet
© Chloé Vollmer-Lo

Pouvez-vous vous présenter ?

Marguerite Abouet : Je suis une autrice, réalisatrice et scénariste née en Côte d’Ivoire. J’ai 52 ans. J’ai notamment écrit la série BD Aya de Yopougon, illustrée par Clément Oubrerie, ainsi que la série Akissi avec l’illustrateur Mathieu Sapin. Je travaille actuellement sur l’adaptation de la série télé Dix pour cent pour l’Afrique.

Vous êtes la présidente du jury du Prix BD de la Porte Dorée qui sera décerné le 14 mai prochain au Palais. Qu’est-ce que cela vous inspire ?

M.A. : Je suis fière que les organisateurs m’aient fait cet honneur. Avec les autres membres du jury nous allons désigner un lauréat parmi sept BD sélectionnées qui parlent d’exil et d’identités plurielles. Ce sont des sujets qui me parlent car ils sont au cœur de mon travail. Enfant, je lisais en cachette les BD de mon grand frère. Mais j’ai surtout découvert le neuvième art avec les publications de la maison d’édition L’Association, avec le travail de Joann Sfar ou de Marjane Satrapi qui font la part belle à des récits de tranches de vie.

Quel conseil d’écriture donneriez-vous à un auteur qui se lance dans la BD ?

M.A. : Celui d’être curieux et de sortir ! D’aller voir des expos, écouter des débats. Être auteur, ce n’est pas seulement apprendre à écrire et à dessiner, c’est aussi se déplacer, observer, discuter, voyager, faire des rencontres. Aujourd’hui, on ne peut plus écrire d’histoire juste sur sa petite personne et sa rue ! On vit une époque de racisme décomplexé, de peur de l’autre. Il faut plus que jamais que des jeunes prennent la parole contre les préjugés pour raconter la vie multiculturelle qui est la leur.