Trois questions à

« On va vers plus de collaboration entre aquariums et chercheurs »

Trois questions à Charles-Édouard Fusari, directeur de l'Aquarium tropical

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Charles-Edouard Fusari
Charles-Edouard Fusari
© Cyril Zannettacci

Comment l’Aquarium tropical participe-t-il à l’océan des solutions ?

La Fête de l’océan que nous organisons chaque année est un moment privilégié pour rendre accessible les travaux de recherche et sensibiliser nos visiteurs. L’Aquarium tropical participe ainsi au groupe « diffusion des connaissances » de la Plateforme Océan et Climat qui est très active sur ces sujets. Nous mettons nos savoir-faire et nos installations à la disposition des chercheurs. Nous collaborons notamment avec des laboratoires du Muséum national d’histoire naturelle sur le sujet des coraux depuis plusieurs années. Nous avons acquis dernièrement un système permettant leur reproduction sexuée pour garantir un brassage génétique, à la différence du bouturage pratiqué couramment en aquarium qui ne produit que des clones. Nous espérons valoriser cet outil dans des projets de recherche ou des projets de restauration de récifs coralliens.

Dans ce contexte, les aquariums publics sont-ils amenés à travailler davantage avec la recherche ?

Oui cette collaboration devrait se développer. C’est un retour aux origines puisque l’Aquarium en tant qu’objet est apparu au milieu du 19ème siècle dans un but premier de recherche scientifique et d’observation du vivant. Ce lien avec la recherche s’est estompé au fil des ans, pour une dimension plus spectaculaire de présentation d’animaux au grand public. Les aquariums publics aujourd’hui continuent bien sûr d’accueillir les visiteurs mais ont vocation aussi à intégrer plus de partenariats scientifiques.

Qu’en est-il des solutions apportées par les eaux douces ?

Nous participons depuis un an au projet Fish Net de conservation de poissons d’eau douce malgaches menacés d’extinction. Nous allons recueillir à l’Aquarium les espèces menacées issues de ces rivières, dont nous allons assurer la reproduction à des fins d’étude, de conservation et de repeuplement de leur habitat une fois qu’il sera restauré. Pourquoi pas un jour une Fête des eaux douces ? On en parle moins mais elles sont extrêmement fragiles et menacées.

En savoir plus sur le projet Fish Net Madagascar