Promis le ciel - Erige Sehiri
Dans une Tunisie en proie aux rafles et aux arrestations de migrants, trois femmes originaires d’Afrique subsaharienne recueillent une enfant rescapée d’un naufrage. Une grande histoire de solidarité portée par le jeu sensible et la grâce d’Aïssa Maïga.
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Photo du film Promis le ciel
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©ManekiFilms Henia Production
Marie, pasteure ivoirienne et ancienne journaliste, vit à Tunis. Elle héberge Naney, une jeune mère en quête d’un avenir meilleur, et Jolie, une étudiante déterminée qui porte les espoirs de sa famille restée au pays. Quand les trois femmes recueillent Kenza, 4 ans, rescapée d’un naufrage, leur refuge se transforme en famille recomposée tendre mais intranquille dans un climat social de plus en plus préoccupant.
Avec Aïssa Maïga, Laetitia Ky, Debora Lobe Naney...
En 2016, en faisant des recherches pour un court métrage documentaire pour le média Inkyfada (ÉTUDIANTS, 2018), j’ai rencontré des jeunes d’Afrique subsaharienne venus poursuivre leurs études en Tunisie, et ce bien avant la vague migratoire vers l’Europe qui a suivi. Ces jeunes étaient sénégalais, congolais, camerounais, ivoiriens, toutes et tous issus de différentes classes sociales. Je me suis intéressée assez naturellement à ces communautés. On oublie souvent que la grande majorité des migrants africains, environ 80 %, se déplacent à l’intérieur du continent. Ce qui m’intriguait, c’est qu’ils vivaient dans des mondes parallèles, ils avaient leurs propres bars (qu’ils appellent les maquis), leurs discothèques, leurs commerces et leurs églises. Ces maisons d’habitation, transformées en églises évangéliques, c’est le retour du lien social, avec des solidarités traditionnelles, comme dans les premières mosquées en France. Les fidèles n’y vont pas seulement pour prier mais surtout pour se protéger de la réalité hostile qui les entoure.
Erige Sehiri.
Erige Sehiri
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Affiche du film Promis le ciel.
Erige Sehiri est une réalisatrice et productrice franco-tunisienne, dont le travail oscille entre réalisme documentaire et fiction narrative. Elle débute sa carrière cinématographique avec La Voie normale (2018), un documentaire salué par la critique qui met en lumière les luttes quotidiennes des cheminots tunisiens.
En 2022, elle écrit, réalise et produit son premier long métrage de fiction, Sous les figues, un portrait sensible de la jeunesse rurale. Le film est présenté à la 54e Quinzaine des Réalisateurs au Festival de Cannes 2022 et devient la candidature officielle de la Tunisie aux Oscars 2023. Depuis, il a été projeté dans les plus grands festivals internationaux et distribué dans plus de vingt pays.
Au-delà de son travail de cinéaste, Erige Sehiri défend la liberté d’expression et l’éducation aux médias. Elle est cofondatrice du média indépendant INKYFADA et de l’ONG tunisienne Al Khatt. Elle est également membre fondatrice du collectif Rawiyat – Sisters in Film, qui soutient les femmes cinéastes du monde arabe et de sa diaspora. Son deuxième long métrage, Promis le Ciel, a été présenté en avant-première dans la sélection officielle Un Certain Regard du Festival de Cannes 2025.
