Rencontre littéraire

Le Palais fait sa rentrée littéraire

Mercredi 17 septembre 2025 à 19h

Le temps d’une soirée littéraire exceptionnelle venez rencontrer cinq auteurs phares qui vont marquer cette rentrée.

Rencontre littéraire

Le Palais de la porte Dorée vous propose de découvrir cinq livres marquants parmi les 500 titres de la rentrée littéraire, le temps d’une soirée mêlant conversations, lectures musicales et projections. Avec Alain Mabanckou, Kaouther Adimi, David Diop, Touhfat Moutare et Ramsès Kéfi. 

Rencontre animée par Sonia Déchamps.

Alain Mabanckou, Ramsès de Paris (Seuil)

Alain Mabanckou

© Bénédicte Roscot

Seize ans après Black Bazar, l’écrivain franco-congolais revient avec un roman foisonnant, situé dans la capitale française, entre le quartier africain de Château-Rouge, dénommé Zamunda, et l’est parisien. Tout commence dans le lobby d’un hôtel du XIe arrondissement, tenu par le magnifique Ramsès, originaire du Caire, qui écoute les confidences de Berado prince de Zamunda. Ce jeune Congolais est venu rejoindre à Paris un certain Benoit, réputé pour sa verve et ses talents de séducteur. Écrasé par la réussite de cet ami, Berado enchaîne les déboires.

Jusqu’où sera-t-il prêt à aller pour connaître, lui aussi, son moment de gloire ? Alain Mabanckou puise dans le genre du polar et du récit d’exil pour venir percuter nos idées reçues sur la solidarité entre immigrés.

Kaouther Adimi, La Joie ennemie (Stock)

Couverture du roman La joie ennemie

Pour la collection « Ma nuit au musée », l’écrivaine, autrice de plusieurs romans parus au Seuil dont Nos richesses (Renaudot des lycéens 2017) et Au vent mauvais (Prix du roman des étudiants France Culture-Télérama 2022), a passé une nuit, ou plutôt deux, à l’Institut du monde arabe et au Musée Picasso, pour y contempler l’œuvre de la peintre algérienne Baya (1931-1998). Propulsée à la notoriété à l’âge de 16 ans par le galeriste Aimé Maeght, Baya s’installa en France après-guerre, où elle fréquenta Picasso, Braque et Matisse. Face à ses toiles, Kaouther Adimi songe à ses propres exils, d’Alger, où elle est née en 1986, à Grenoble, où elle a vécu jusqu’à ses huit ans, avant de revenir dans son pays natal au moment où éclate la guerre civile.

De la décennie noire, cette « grande nuit », l’écrivaine a enfoui de nombreux épisodes, qui ressurgissent alors. Ceux où elle a échappé à la mort, comme celui où le rose et le bleu des tableaux de Baya a illuminé sa vie pour la première fois. 

David Diop, Où s’adosse le ciel (Julliard)

David Diop

© Astrid di Crollalanza

Après Frère d’âme (Prix Goncourt des lycéens 2018, International Booker Prize, 2021), sur les tirailleurs sénégalais dans la Grande Guerre, et La Porte du voyage sans retour (finaliste du National Book Award), sur l’île de Gorée d’où ont été déportés des millions d’Africains au temps de la traite négrière, l’écrivain et universitaire né en 1966 revient avec un roman épique croisant deux odyssées, de l’Egypte ancienne au Sénégal. Le premier voyage est celui qu’accomplit Bilal Seck, au XIXe siècle. 

Après son pèlerinage à La Mecque, il s’apprête à rentrer au Sénégal, quand une épidémie de choléra décime la région. Il en sort miraculeusement indemne. Tandis que ses pas l’entraînent en Egypte, ses pensées voguent vers une autre histoire, dont il est le passeur. Celle de l’exil du peuple égyptien, alors sous le joug de Ptolémées, qui fuit vers l’ouest, à la recherche de cette terre promise située là où s’adosse le ciel.

Touhfat Mouhtare, Choses qui arrivent (Bayard)

Touhfat Mouhtare

© Chloe Vollmer-Lo

Son talent de romancière a marqué la rentrée 2022 avec Le Feu du milieu (Le Bruit du monde). L’autrice, née aux Comores et qui a vécu dans plusieurs pays d’Afrique, revient avec ce court récit très personnel, dans lequel elle relate ce jour où elle a décidé de ne pas aller à la préfecture pour renouveler son titre de séjour. Ou comment un burn-out administratif l’amène à se poser la question fondamentale de son droit à vivre, à penser, à rire.

Ramsès Kefi, Quatre jours sans ma mère (Philippe Rey)

Ramses Kefi

© Philippe Matsas

Ex-journaliste pour Rue89, Libération et la revue XXI, Ramsès Kefi a codirigé au printemps dernier le recueil de contes collectif Le retour du roi Djibril, sorte de mythologies des banlieues. Né en 1985 à Carrières-sous-Poissy, dans les Yvelines, il signe son premier roman avec Quatre jours sans ma mère. L’histoire de Salmane, trente-six ans, qui vit toujours chez ses parents dans la cité HLM paisible La Caverne, situé dans une banlieue semi-rurale, très loin de Paris.

Diplômé en histoire ancienne, il se contente d’un petit boulot de serveur dans un restaurant bas de gamme. Son quotidien sans ambition lui sied à ravir, et met en rage ses parents, Hédi et Amani, immigrés de Tunisie. Un jour, sa mère Amani, récemment retraité de son emploi de femme de ménage, s’en va. Pas de lettre, pas d’explication, rien. Ce départ force Salmane à prendre sa vie en main, et à interroger les raisons qui ont poussé ses parents à rompre totalement avec leur pays d’origine.